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Troupe de Danse Indienne Bollywood Forever
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15 septembre 2012

Kashi, Varanasi ou Bénarès la ville sainte de l'hindouisme

 

 

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Varanasi est la ville la plus sacrée de l'Inde. Située sur la rive Occidental du Gange, elle est également connue sous les noms de Kashi (la ville de la lumière) et de Bénarès. Son héritage spirituel et religieux remonte à 3000 ans. C'est la ville de Shiva, sanctifiée par le séjour du Dieu et par l'omniprésence du Gange, les quelques 90 ghats qui bordent le fleuve sont l'âme et la vie de Varanasi, ils s'étendent sur plus de 6km, de l'Asi Ghat au sud jusqu'à l'Adi Keshava Ghat et au pont Malviya au Nord.

Des archives historiques remontant à plus de trois millénaires et une histoire non documentée encore beaucoup plus ancienne, Bénarès est une de plus anciennes cités vivantes au monde. Sherring, un anglais, a écrit au milieu du dix-neuvième siècle : Il y a 25 siècles, elle était déjà réputée. Lors que Babylone luttait pour la suprématie avec Ninive, que Athenes fortifiait sa cité, avant que Rome ne soit connu, que la Grèce rivalise avec la Perse, elle avait déjà atteint sa grandeur sinon sa gloire.  En vérité la moderne Bénarès est plus qu'une ville, c'est un musée palpitant de vie, avec un long passé contenu dans le présent, et on retrace toute l'évolution de la civilisation indienne dans ses dieux et ses déesses, ses temples, ses bassins et ses puits sacrées, ses ghats et ses fêtes, ses étroites ruelles et ses foules, ses pèlerins, ses ascètess, ses prêtres et ses philosophes. C'est une ville remarquable sous différents aspects, mais rien ne surpasse la continuité de ses traditions culturelles et religieuses, même si elles ont évolue au cours des âges.

A Bénarès, il ne faut pas rester à la surface des choses mais aller en profondeur, les lieux les plus communs et les actions les plus banales deviennent alors riches de sens. Le prêtre du ghat, le mendiant vagabond, le pèlerin faisant ses ablutions, les processions funéraires se frayant un chemin à travers les ruelles et toutes les scènes banales de la vie quotidienne peuvent se révéler de fascinantes images composites de l'Histoire et du mythe, du séculier et du transcendant, du réel et de l'imaginaire. 

Bénarès est aussi appelé Mahasmashan, le grand lieu saint de crémation. Les dépouilles mortelles drapées des brocards de soie sont transportées sur des civières de bambou jusqu'au ghat funéraire pour leur dernier voyage. Passer ici de vie à trépas permettrait d'attendre le Moksha(libération du cycle de réincarnations), ce qui fait de Varanasi le coeur de l'univers hindou.

 

 

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Manikarnika Ghat

(Ghat de cremation, Bénarès)

Derrière les ghats de Bénarès se trouve un monde incroyable de ruelles qui constitue le coeur de cette ancienne cité. Gali est l'expression locale pour designer ces ruelles étroites et sinueuses d'un  à quatre mètres de large.  Elle s'étend d'assi Ghat jusqu'a Raj Ghat, dans ce quartier à dense population qui constitue ce qu'on appelle le pucca mahal. Ces ruelles sont si étroites que les rayons du soleil peuvent rarement y pénétrer. Le seul mode de transport est la marche et il faut faire demi-tour lorsque, comme cela arrive souvent, on est confronté à un taureau qui arrive en face. Le taureau est considéré comme le véhicule de shiva, et le dieu étant maître de la ville, il est considèré comme sacrée.

L'étroitesse de ces galis, a réussi à tenir à distance la modernité et a permis à la ville de conserver son identité.  Les ruelles de Bénarès donnent un microcosme de la foule indienne. Des gens de toutes les régions du sous continent se sont installés dans la ville. La variété infinie de la vie quotidienne, ses inquiétudes essentielles de santé et de maladie, de travail et de récréation, de préoccupations intellectuelles et philosophiques, sa musique et sa poésie, ses préoccupations commerciales avec les achats et les ventes et ses préoccupations émotionnelles avec les sympathies et les antipathies se révèlent avec richesse dans ces ruelles.

Depuis des siècles, ces ruelles regorgent de vie au son de la musique. Allez n'importe où et vous entendrez les sons d'instruments de musique comme le tabla ou le sarangi et les efforts parfois dissonants des chanteurs novices.  Il y a sans doute plus de musiciens à Bénarès qu'il y en a dans toute autre ville d'Inde. La tradition musicale de Bénarès est aussi vieille que la ville elle-même. Cependant, les débuts de la tradition classique, pour la quelle la ville est réputée, remontent au seizième siècle. Nulle part ailleurs en Inde la musique n'a été étudiée et présentée avec tant de maîtrise et de variété. Avec cette richesse culturelle, l'importance première des galis reste économique: toute l'activité commerciale de la ville se dirige de ces ruelles. Bénares était reconnue comme un grand centre commercial dans les temps anciens, le Gange étant un moyen de transport commode.

Quelles étaient ces marchandises demandées dans le monde entier? Pour commencer, il y avait les textiles, les lainages et les soieries. Dans l'ancien monde, les tissus de Bénarès appelés kasikuttam, kaseyka ou simplement kaisya, étaient réputés dans le monde entier pour leur fine texture et leur douceur. Les tissus utilisés pour envelopper le corps de Bouddha à sa mort venaient de Bénarès et étaient si fins que même l'huile n'étaient pas absorbée. Ce sont ces splendides soieries brodées au fil d'or et ornées de pierres précieuses que les rois recherchaient pour faire leurs vêtements et décorer leurs palais.  Le fier héritage de l'excellence des tissus de Bénarès est évident dans les saris avec leur saris distinctifs des bordures de motifs brodés au fils d'or et d'argent. Dans les temps anciens, les fils étaient  en or et argent pur. La plupart des autres artisanats restent florissant. Bénarès est toujours réputée pour ses bijoux d'or et d'argent. Les articles domestiques comme les ustensiles de cuisine, les ornements et les articles de décoration, les objets et les jouets en bois, en métal et terre cuite y sont toujours fabriqués et vendus. De nouveaux artisanats comme le tissage des tapis ont également prit racine a Bénarès. 

 

 

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Taureau dans les rues de Bénarès

Les vies religieuses, culturelles et économiques de Bénarès se fondent comme nulle part ailleurs à Vishwanat Gali. Il prend vie bien avant l'aube lors que les premiers dévots vont aux ghats en chantant Har Har Mahadev où Shiva Shiva pour les ablutions matinales dans le fleuve et revient pour le darshan du temple de Vishwanath. La foule de dévots diminue au milieu de la matinée et le gali change d'aspect: les marchands et les fonctionnaires se rendent au travail, les étudiants prennent le chemin des écoles et des colleges. Les boutiques ouvrent vers 11heures, mais les vrais affaires ont lieu à partir de trois heures de l'apres-midi, les ventes sont animées la plupart des clients etant des femmes. Dans la soirée, on a l'impretion que tous les gens de la ville se dirigent vers Vishwanath Gali, les écrivains, les poètes, les administrateurs, les politiciens, tous s'y réunissent et les échoppes de paan (préparation grisante de feuille de bétel) et les boutiques de thés font des affaires. La foule se disperse dans la soirée et après dix heures du soir, il ne reste plus que ceux qui vont à l'aarti (un rituel essentiel des rites hindous) au temple de Vishwanath.

La prospérité économique a permis aux cours des âges aux habitants de Bénarès de dévouer une énergie considérable à perfectionner l'art de vivre dans un  style de vie particulier aux Banarsis qui met l'accent sur des valeurs comme masti et mauj, des termes signifiants une acceptation insouciante, décontractée et joyeuse de la vie et le vrai Banarsi porte l'empreinte de sa ville partout où il va. L'attitude du Banarsi est à l'opposé du cynisme, des dépressions et des névroses; le vrai Banarsi vit dans le présent, sans être perturbé par le passé, sans se soucier du futur, en jouissant de la vie au maximum. Il est  né à l'aise avec la conviction que Shiva est aux cieux et que les cieux ne sont rien d'autre que sa ville. Son rire est franc et sa conversation ne souffre pas de scrupules lâches circonstanciels. C'est le simple plaisir de la vie qui donne au Banarsi toute sa vitalité. Un bain dans la rivière, une visite au temple, retrouver des amis et écouter de la musique, voir un spectacle de danse ou manger des mithais, boire du thandai(une preparation de lait froid aux amandes) et par dessus tout le paan. S'il y a une chose qui symbolise l'addiction du Banarsi aux bonnes choses, c'est bien le paan, cette preparation de feuille de bétel avec du suparis(noix d'arec), du chuna(chaux) et, pour ce qui le veulent du tabac à chiquer un paan est un avant goût de la joie de moksha.

 

 

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Scene de la vie quotidienne au bord du Gange

Bénarès.

 

 

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Fabrication de broderies sur sari 

dans les rues de Varanasi.

 

 

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Sari Brodé à Bénarès

Ps: Si un jour vous avez l'occasion de visiter cette ville avec autant de charme, prenez le temps de rester quelques jours. Chaque moment de la journée est diffèrent; chaque jour amène ces surprises; chaque endroit a de la vie. On ne peut pas passer par Bénarès et rester la même personne. D'une manière ou d'une autre vous serez touché au plus profond de vous et vous verrez le monde autrement.

 

 

 

 

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