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Troupe de Danse Indienne Bollywood Forever

Troupe de Danse Indienne Bollywood Forever
  • Troupe de danse indienne style Bollywood. Passionnées par la culture indienne et la danse de manière générale, nous proposons des stages et prestations pour vos évènements et soirées diverses (anniversaire, mariage, festivals, fêtes de village et bien plus
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12 juin 2013

UNE NOUVELLE AVENTURE

UNE NOUVELLE AVENTURE
Il était une fois.......... BOLLYWOOD FOREVER Après un peu plus de 1an de création de la troupe, des changements vont se produire pour toute son équipe. Pendant 15 mois on a partagé une aventure inoubliable, on a fait des rencontres magiques, des expériences...
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11 septembre 2012

Bollywood Forever Saison 2012-2013

Bollywood Forever Saison 2012-2013
L'AVENTURE CONTINUE Prestation au café-bar Sisa Atahualpa Cali-Colombie août 2012 Nous voila de retour de Colombie, où nos vacances se sont très bien passées. Nous avons fait des rencontres formidables, avec comme toujours la danse et la musique au menu....
26 novembre 2012

Les Castes

 

religion

Le système des castes est un phénomène unique à la société hindou. Son origine remonte à l'étape initiale de la civilisation. Avec la découverte de l'utilisation des métaux, les tribus nomades commencèrent à semer les terres pour obtenir des récoltes et établirent des bourgs d'habitation. Ces sociétés naissantes élaborent bientôt une administration et un gouvernement local. Elles désignèrent un dirigeant à qui elles donnèrent le titre de raja. Le raja était assisté par un conseil de ministres dont chacun était responsable devant l'assemblée locale appelée sabha ou samiti.

Lorsque le commerce commença à prospérer dans les villages de la plaine gangétique, les gens des différentes communautés furent identifiés par leur occupation. Certains sociologues pensent que le système des castes est né de cette division des tâches. Dans le Sanskrit le mot "Varna" désigne la caste, mais ce mot signifie principalement couleur. Les Aryens(tribus nomades,envahisseurs) au teint clair avaient conquis les Dravidiens à la peau sombre, les habitants originels de pays du Nord et ceux-ci furent relégués au bas de la hiérarchie.

Les Brahmanes:

              Au teint clair avec des traits proéminents; ils reçurent les                    devoirs de prêtres et d'enseignants.

Les Kshatriyas:

             La caste des guerriers reçut la responsabilité de faire respecter la loi dans la communauté et de repousser les intrus.

Les Vaishyas:

             Les commerçants avaient eux une peau relativement plus sombre et s'occupaient de tâches secondaires.

Lorsque la structure sociale devint de plus en plus complexe, une quatrième classe fut graduellement ajoutée à la liste.

Les Shudras:

           Ils furent chargés des tâches les plus méprisables comme le nettoyage des ordures et les travaux sanitaires, ils dépeçaient les bêtes mortes et vivaient à la marge de la société, souvent à l'exterieur des villages.

Inicialement, le système des castes était fluide, et certains passaient d'un niveau à l'autre, jusqu'à ce que l'administration sociale devienne tellement complexe qu'elle décréta que seule la naissance pourrait déterminer la caste d'une personne. Afin de sauvegarder leurs privilèges sociaux, les brahmanes justifièrent le système des castes avec des concepts philosophiques en citant les Védas. Selon ces écritures hindoues, Brahma créa le système des castes en même temps que l'être humain. De la bouche de Brahma apparurent les brahmanes et la responsabilité des fonctions religieuses leur fut attribuée. De ses bras sortirent les kshatriyas qui reçurent la tache de protéger la société. De ses côtes émergèrent les vaishyas qui furent chargés des affaires commerciales, et finalement de ses pieds apparurent les shudras qui devaient soutenir tout le poids de la société en faisant les tâches les plus dégradantes et les plus méprisables.

 

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Shudras, appelé également dalit (intouchables)

 

Vers le VII siècle avant notre ère, le système des castes était déjà bien établi, les brahmanes étaient les conseillers des dirigeants, les kshatriyas formaient les armées, les vaishyas s'occupaient du commerce et de l'artisanat, tandis que les shudras étaient relégués au banc de la société. Les secondes et troisième castes avaient prospérées mais ressentaient l'emprise suffocante des brahmanes sur la société. Leur émancipation fut suscitée par le développement de deux courants philosophiques qui deviendront par la suite des religions mondiales: Le Jaïnisme et Le Bouddhisme. Les deux nouvelles religions leur offraient l'égalité et une plus grande mobilité social au sein des classes de la société.

Les castes dans l'Inde moderne:

Selon la constitution de l'Inde, toute discrimination de caste est illégale. B.R. Ambedkar, un chef de file Harijan(nom donné par Gandhi aux shudras et qui veut littéralement dire les gens de dieu)était une des éminentes personnalités qui ont participées à l'élaboration de la constitution. Aujourd'hui, le terme le plus employé pour designer les shudras est "dalit".

Les castes jouent un rôle de moins en moins important dans la vie quotidienne des métropoles. Ces notions tendent à disparaître progressivement avec l'essor économique et l'évolution des styles de vie. Mais le système de castes reste toujours très pesant dans les villages où vit plus de trois-quarts de la population de l'Inde. Là, le facteur des castes joue un rôle important notamment au moment des mariages et des élections. Car dans la plupart des villages, on vote pour un candidat en fonction de sa caste et non en fonction du programme électoral qu'il propose. Le marché du travail souscrit aussi, dans l'ensemble, au système des castes.

By Tarun Chopra (la vache sacrée et autres histoires indiennes) 

                                                   

9 novembre 2012

Signification du Paon en Inde

 

 

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Les animaux apparaissent dans les textes religieux très anciens, et tout spécialement dans les vedas(textes sacrées), les épopées et les Puranas. Dans le « rig Veda », l'univers est représenté par un arbre à mille branches, dans lequel les animaux sont présents.

Les animaux recouvrent une double fonction :

véhicule des dieux, appelés « vâhana »,leur fonction est de redoubler et de dédoubler les pouvoirs de la divinité. Mais, paradoxalement, en tant qu' animal, le vâhana symbolise aussi les forces inférieures que la divinité domine en les chevauchant.

LE PAON:

        

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Entrée de porte décorée de paons au Rajasthan

Oiseau solaire, il est le joyau des jardins des seigneurs, des rois, et du paradis. Sa présence dans l'art Hindou ancien est très prégnante. La roue du paon est souvent stylisée dans les découpes des arcades des palais.

En 1963, le paon a été déclaré «oiseau national de l'Inde» en raison du riche patrimoine religieux qui s'y attache et pour son implication dans les traditions indiennes. Symbole d'immortalité, Il fut mis à l'honneur par le Dieu Krishna, qui en fit son vâhana et dont quelques plumes ornèrent sa coiffe. Le paon, ou "Mor" en hindi, "Mayura" en sanskrit, fut également le véhicule de Kartikéya, Dieu de la guerre (fils de Shiva). La déesse Saraswati, énergie gérant les connaissances et les arts, est parfois représentée sur un paon.

 

En Inde, le Paon bénéficie d'un statut particulier. Les gens pensent que lorsque l'oiseau déploie sa queue, cela indique que la pluie se prépare. Il est très présent dans la mythologie de l'Hindouisme.

Chez les Boudhistes, le paon a conservé auprès des divinités et des maîtres fondateurs la place qu'il occupait dans la mythologie indienne. BOUDHA se serait incarné dans le corps d'un paon et le paon est le véhicule d' AMITÂBHA.

 

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Radha-Krishna et les goupis

Le paon est l'enseigne de la dynastie MAURYA (les Maurya sont une dynastie hindoue fondée par Chandragupta Maurya) dans l'année qui a suivi la retraite d'Alexandre le Grand d'Inde. En effet, l'incursion grecque avait mis en évidence la nécessité d'un État unifié pour faire face à une éventuelle invasion depuis les marches occidentales. Les MAURYA formèrent le premier grand empire de l'Inde et régnèrent ainsi sur une grande partie du sous-continent jusqu'en 187 avant J.C., date à laquelle ils disparaîtront au profit du Dieu SKANDA et son véhicule divin, un paon nommé Paravanide la dynastie SHUNGA. Il est l'emblème du soldat rajput, et en particulier des Jats qui le vénèrent et qui, à la manière de KHRISNA, ornent leur turban avec ses plumes. Avec ses plumes,les Indiens fabriquaient des éventails pour éventer les princes. Encore aujourd'hui en Islam Indien, le gardien « adoube » les pèlerins qui visitent la tombe des saints avec un long plumeau en plumes de paon chargé de la baraka qui imprègne la sépulture.

Le paon restera le symbole de la royauté en Inde islamique. Le «Trône du paon», incrusté de pierres précieuses, réalisé pour le prince moghol Shäh Jahän (connu pour avoir fait construire le célèbre Tâj Mahal à Agra en l'honneur de sa défunte épouse) sera emmené en Iran par Nader Shah après la bataille de Karnal (1738). Ce trône qui comporte douze colonnes où sont perchés deux paons laissera son nom de « Trône du paon » aux trônes des shah d'Iran qui règneront après lui.

 

 

 

 

20 septembre 2012

Les Ghats de Bénarès

Le Gange est sacré dans toute l'Inde, car les hindous croient que ses eaux lavent les péchés et que si les cendres des défunts sont immergées dedans, leurs âmes iront aux cieux. Mais il est encore plus sacré à Bénarès. Les berges du fleuve attirèrent dans le passé, et continuent d'attirer aujourd'hui, non seulement des millions des croyants ordinaires mais aussi certaines des plus grandes personnalités indiennes. Les dieux eux mêmes, disent-ils, viennent se baigner dans le Gange à Bénarès. En se promenant sur les berges du Gange, on remonte le cours éternel de la culture indienne. 

 

 

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Assi Ghat:

             Le ghat le plus au Sud une des étapes essentielles des pèlerinages. Son nom provient de la rivière Assi qui se jette dans le Gange à ce point. Au sommet de ce ghat se trouve un ancien lingam de Shiva (symbole de Shiva) appelé Asisangameshwara. Mais le lieu d'adoration le plus populaire à ce ghat est le lingam qui se trouve à ciel ouvert sous un arbre pipul. Selon les Puranas (les épopées sacrées en sanskrit), la déesse Durga aurait jeté ici son sabre après avoir tué les démons Shumbh et Nishumbh.

Tulsi Ghat:

             À la suite d'Assi Ghat vient Tulsi Ghat, qui tire son nom du sage qui a écrit le Ram Charit Manas au seizième siècle. Au sommet de ce ghat se trouve un temple dédié à Rama et juste au-dessus, la maison où Tulsi Das a passé ses dernières jours.

 

Lolarka Kund:

                Un bassin avec des escaliers de pierre pour y accéder et qui, selon certains, serait les plus ancien site sacré de Kashi(Bénarès). Sa divinité tutélaire est le Soleil et son caractère sacré remonte aux temps pré-aryens, à l'époque où l'on célébrait des cultes de fertilité. De nous jours encore, les couples sans enfant et ceux qui souhaitent un descendant mâle se retrouvent ici en grand nombre.

Shivala Ghat:

                  Ensuite, le ghat le plus important est Shivala Ghat. Il est dominé par le palais du maharadjah Chet Singh qui combattit les Britanniques en 1781. On croit également que Kapil Muni, qui serait le fondateur de l'influente école philosophique du Sankhya, vécut sur ce ghat au cours du septième siècle.

 

 

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Palais du Maharadjah Chet Singh

Hanuman Ghat:

                   Connu pour son temple à Hanuman et aussi comme l'endroit où vécut et prêcha le célèbre saint Vallabhacharya, adepte de la bhakti( l'adoration, l'Amour de Dieu, ou piété), à la fin du quinzième et au début du seizième siècles. 

Harishchandra Ghat:

                         Vénéré depuis la nuit des temps, l'un des deux ghats sacrés de Bénarès réservés à la crémation, l'autre étant Manikarnika. Le ghat est ainsi nommé en mémoire d'un roi légendaire de Kashi notoire pour ses vertus à travers tout le sous-continent.

Harishchandra fut mis à l'épreuve par les dieux. Comme le roi dans sa générosité avait la réputation de n'avoir jamais refusé une aumône, ils envoyèrent à sa cour un brahmane nommé Vishvamitra. Les demandes de Vishvamitra furent si considérables que le roi ne put les satisfaire bien qu'il lui ait donné tout son royaume. Finalement, il offrit sa reine Tara et son fils Rahul en domestiques et se vendit lui-même comme esclave à des Doms, une communauté chargée de l'incinération des cadavres, et adopta leur profession peu ragoûtante sur le ghat de crémation. Les Doms assignèrent à Harishchandra la tâche de collecter l'obole rituelle avant d'autoriser quiconque à incinérer un mort. Un jour, une pauvre femme arriva au ghat avec le corps de son enfant mort. Harishchandra reconnut en elle son épouse bien-aimée et l'enfant mort comme son fils unique. Tara n'avait pas l'argent pour payer l'obole rituelle. Harishchandra savait qu'il était de sa responsabilité de père de pouvoir aux frais des ses derniers rites, sans lesquels l'âme du mort ne peut trouver de repos. Néanmoins, il était esclave et n'avait pas d'argent à lui. En tant que gardien du ghat de crémation, il aurait pu autoriser la crémation de son fils sans exiger de paiement. Mais Harishchandra était incapable d'une quelconque malhonnêteté et le cadavre fut laissé exposé aux intempéries. C'est à ce moment que les dieux admirent leur défaite en se rendant compte que rien au monde ne pourrait détourner Harishchandra. Son fils fut ressuscité et son royaume lui fut rendu.

Kedar Ghat:

               Abrite un sanctuaire vénéré par les Bengalis et les indiens du Sud, contenant les idoles de Ganesh, Laxmi et d'Annapurna, tous trois des dieux proéminents du panthéon hindou.

Chauki Ghat:

                Célèbre pour son gros arbre qui se dresse en haut des marches. Les statues de pierres qui sont sous cet arbre représentent des nagas (de divinités serpents).

Ahalyabaï Ghat:

                   Fut construit par la reine mahratte d'Indore.

Dasashvamedha Ghat:

                           Le plus animé et pittoresque, et facilement accessible au bout de l'artère principale qui part de Gaudaulia Crossing. Son nom indique que Brahma y sacrifia dix chevaux. Le temple le plus important est celui de la déesse Shitala qui guérit de la variole et de la rougeole.

 

 

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Ganga Puja à Dasashvamedha Ghat

Man Mandir Ghat:

                      Construit en 1600 par le raja Man Singh, le commandant en chef des armées de l'empereur moghol Akbar. Une des attractions de ce ghat est l'observatoire construit au 18eme siècle par Raja Jai Singh d'Amber. Le lingam de Someshwara, qui remonte à la période des Puranas, est situé sur ce ghat.

Meer Ghat:

               Son nom provient d'une des plus pittoresques personnalités qui ait jamais vécu dans cette ville. Mir Rustam Ali fut nommé gouverneur de Kashi par le nabab d'Avadh au début du dix-huitième siècle. Mais Meer adopta rapidement le mode de vie de Banarsis et, bien qu'il fut musulman, les hindous de Bénarès chantent toujours ses ballades. Très éprit de musique et de danse, c'est Meer Ali qui aurait initié le fameux festival de Budhwa Mangali. Cette fête, probablement la seule au monde de la sorte, fut pendant longtemps la plus populaire de Kashi(Bénarès). Mais après 1940, les festivités de Budhwa Mangali dégénérèrent en orgie et furent arrêtées.

Lalita Ghat:

               Construit par le roi du Népal qui lui donna le nom de sa mère. Au sommet de ce ghat, il y a un magnifique temple en bois décoré de sculptures du style népalais.

Manikarnika Ghat:

                      Le plus saint de tous les ghats sacrés de Bénarès. Principal ghat de crémation, est le lieu préfèré des hindous pour une incinération. Les corps sont transportés à travers les ruelles de la vieille ville par des hors-caste, appelés doms, sur des brancards de bambou recouverts d'un linge et plongés dans le Gange avant la crémation. D'énormes tas de bois s'empilent au sommet du ghat et chaque bûche est pesée pour calculer le prix du bûcher. Les prix different selon les essences, le bois de santal étant les plus coûteux. Selon la mythologie, c'est le lieu où Shiva a créé l'univers et ce lieu survivra à sa destruction. En haut des marches le Manikarnika Well (puits de Manikarnika) marque l'endroit où Parvati aurait creusé ce bassin pour la retrouver, le remplissant de sa sueur. Le Charanpaduka, une dalle de pierre entre les puits et le ghat, porte les empreintes des pieds de Vishnu. Les hauts dignitaires sont incinérés à cet endroit, où s'élève un temple dédié à Ganesh.

Panchganga Ghat: 

                     C'est un des cinq ghats les plus importants où les pèlerins viennent se baigner. Ce ghat est dominé par la mosquée construite par Aurangzeb. Il y avait auparavant un temple dédié à Vishnou sous sa forme de Vindu Madhav, mais au seizième siècle Aurangzeb, le dernier des grands empereurs moghols, le fit détruire pour construire une mosquée à sa place. C'est à ce ghats que le grand sage Ramanand accepta finalement le poète mystique Kabir comme disciple. Il a été dénommé Panch Ganga, les cinq Ganges, car la tradition dit qu'il y aurait cinq rivières souterraines-la Kiran, la Dhootpapa, La Dharmanand et la Saraswati qui confluent en ce lieu.

Les autres ghats:

                     Après Panchganga, viennent Brhma Ghat, Durga Ghat, Gaya Ghat. Ensuite des ghats non aménagés en terre battue et au delà de Raj Ghat s'étend le plateau de Raj Ghat. Dans les temps les plus anciens, la ville était située sur ce plateau et les fouilles archéologiques effectuées en ce lieu ont permis de découvrir une grande quantité de choses qui ont permis de mieux comprendre l'histoire de la ville il y a trois millénaires. Au sommet de ce ghat se trouve le temple d'Adi Keshav, le temple de Vishnou originel, où le dieux serait venu lors de sa première visite à Kashi pour évincer Divodasa à la requête de Shiva.

 

 

               

 

 

  

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15 septembre 2012

Kashi, Varanasi ou Bénarès la ville sainte de l'hindouisme

 

 

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Varanasi est la ville la plus sacrée de l'Inde. Située sur la rive Occidental du Gange, elle est également connue sous les noms de Kashi (la ville de la lumière) et de Bénarès. Son héritage spirituel et religieux remonte à 3000 ans. C'est la ville de Shiva, sanctifiée par le séjour du Dieu et par l'omniprésence du Gange, les quelques 90 ghats qui bordent le fleuve sont l'âme et la vie de Varanasi, ils s'étendent sur plus de 6km, de l'Asi Ghat au sud jusqu'à l'Adi Keshava Ghat et au pont Malviya au Nord.

Des archives historiques remontant à plus de trois millénaires et une histoire non documentée encore beaucoup plus ancienne, Bénarès est une de plus anciennes cités vivantes au monde. Sherring, un anglais, a écrit au milieu du dix-neuvième siècle : Il y a 25 siècles, elle était déjà réputée. Lors que Babylone luttait pour la suprématie avec Ninive, que Athenes fortifiait sa cité, avant que Rome ne soit connu, que la Grèce rivalise avec la Perse, elle avait déjà atteint sa grandeur sinon sa gloire.  En vérité la moderne Bénarès est plus qu'une ville, c'est un musée palpitant de vie, avec un long passé contenu dans le présent, et on retrace toute l'évolution de la civilisation indienne dans ses dieux et ses déesses, ses temples, ses bassins et ses puits sacrées, ses ghats et ses fêtes, ses étroites ruelles et ses foules, ses pèlerins, ses ascètess, ses prêtres et ses philosophes. C'est une ville remarquable sous différents aspects, mais rien ne surpasse la continuité de ses traditions culturelles et religieuses, même si elles ont évolue au cours des âges.

A Bénarès, il ne faut pas rester à la surface des choses mais aller en profondeur, les lieux les plus communs et les actions les plus banales deviennent alors riches de sens. Le prêtre du ghat, le mendiant vagabond, le pèlerin faisant ses ablutions, les processions funéraires se frayant un chemin à travers les ruelles et toutes les scènes banales de la vie quotidienne peuvent se révéler de fascinantes images composites de l'Histoire et du mythe, du séculier et du transcendant, du réel et de l'imaginaire. 

Bénarès est aussi appelé Mahasmashan, le grand lieu saint de crémation. Les dépouilles mortelles drapées des brocards de soie sont transportées sur des civières de bambou jusqu'au ghat funéraire pour leur dernier voyage. Passer ici de vie à trépas permettrait d'attendre le Moksha(libération du cycle de réincarnations), ce qui fait de Varanasi le coeur de l'univers hindou.

 

 

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Manikarnika Ghat

(Ghat de cremation, Bénarès)

Derrière les ghats de Bénarès se trouve un monde incroyable de ruelles qui constitue le coeur de cette ancienne cité. Gali est l'expression locale pour designer ces ruelles étroites et sinueuses d'un  à quatre mètres de large.  Elle s'étend d'assi Ghat jusqu'a Raj Ghat, dans ce quartier à dense population qui constitue ce qu'on appelle le pucca mahal. Ces ruelles sont si étroites que les rayons du soleil peuvent rarement y pénétrer. Le seul mode de transport est la marche et il faut faire demi-tour lorsque, comme cela arrive souvent, on est confronté à un taureau qui arrive en face. Le taureau est considéré comme le véhicule de shiva, et le dieu étant maître de la ville, il est considèré comme sacrée.

L'étroitesse de ces galis, a réussi à tenir à distance la modernité et a permis à la ville de conserver son identité.  Les ruelles de Bénarès donnent un microcosme de la foule indienne. Des gens de toutes les régions du sous continent se sont installés dans la ville. La variété infinie de la vie quotidienne, ses inquiétudes essentielles de santé et de maladie, de travail et de récréation, de préoccupations intellectuelles et philosophiques, sa musique et sa poésie, ses préoccupations commerciales avec les achats et les ventes et ses préoccupations émotionnelles avec les sympathies et les antipathies se révèlent avec richesse dans ces ruelles.

Depuis des siècles, ces ruelles regorgent de vie au son de la musique. Allez n'importe où et vous entendrez les sons d'instruments de musique comme le tabla ou le sarangi et les efforts parfois dissonants des chanteurs novices.  Il y a sans doute plus de musiciens à Bénarès qu'il y en a dans toute autre ville d'Inde. La tradition musicale de Bénarès est aussi vieille que la ville elle-même. Cependant, les débuts de la tradition classique, pour la quelle la ville est réputée, remontent au seizième siècle. Nulle part ailleurs en Inde la musique n'a été étudiée et présentée avec tant de maîtrise et de variété. Avec cette richesse culturelle, l'importance première des galis reste économique: toute l'activité commerciale de la ville se dirige de ces ruelles. Bénares était reconnue comme un grand centre commercial dans les temps anciens, le Gange étant un moyen de transport commode.

Quelles étaient ces marchandises demandées dans le monde entier? Pour commencer, il y avait les textiles, les lainages et les soieries. Dans l'ancien monde, les tissus de Bénarès appelés kasikuttam, kaseyka ou simplement kaisya, étaient réputés dans le monde entier pour leur fine texture et leur douceur. Les tissus utilisés pour envelopper le corps de Bouddha à sa mort venaient de Bénarès et étaient si fins que même l'huile n'étaient pas absorbée. Ce sont ces splendides soieries brodées au fil d'or et ornées de pierres précieuses que les rois recherchaient pour faire leurs vêtements et décorer leurs palais.  Le fier héritage de l'excellence des tissus de Bénarès est évident dans les saris avec leur saris distinctifs des bordures de motifs brodés au fils d'or et d'argent. Dans les temps anciens, les fils étaient  en or et argent pur. La plupart des autres artisanats restent florissant. Bénarès est toujours réputée pour ses bijoux d'or et d'argent. Les articles domestiques comme les ustensiles de cuisine, les ornements et les articles de décoration, les objets et les jouets en bois, en métal et terre cuite y sont toujours fabriqués et vendus. De nouveaux artisanats comme le tissage des tapis ont également prit racine a Bénarès. 

 

 

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Taureau dans les rues de Bénarès

Les vies religieuses, culturelles et économiques de Bénarès se fondent comme nulle part ailleurs à Vishwanat Gali. Il prend vie bien avant l'aube lors que les premiers dévots vont aux ghats en chantant Har Har Mahadev où Shiva Shiva pour les ablutions matinales dans le fleuve et revient pour le darshan du temple de Vishwanath. La foule de dévots diminue au milieu de la matinée et le gali change d'aspect: les marchands et les fonctionnaires se rendent au travail, les étudiants prennent le chemin des écoles et des colleges. Les boutiques ouvrent vers 11heures, mais les vrais affaires ont lieu à partir de trois heures de l'apres-midi, les ventes sont animées la plupart des clients etant des femmes. Dans la soirée, on a l'impretion que tous les gens de la ville se dirigent vers Vishwanath Gali, les écrivains, les poètes, les administrateurs, les politiciens, tous s'y réunissent et les échoppes de paan (préparation grisante de feuille de bétel) et les boutiques de thés font des affaires. La foule se disperse dans la soirée et après dix heures du soir, il ne reste plus que ceux qui vont à l'aarti (un rituel essentiel des rites hindous) au temple de Vishwanath.

La prospérité économique a permis aux cours des âges aux habitants de Bénarès de dévouer une énergie considérable à perfectionner l'art de vivre dans un  style de vie particulier aux Banarsis qui met l'accent sur des valeurs comme masti et mauj, des termes signifiants une acceptation insouciante, décontractée et joyeuse de la vie et le vrai Banarsi porte l'empreinte de sa ville partout où il va. L'attitude du Banarsi est à l'opposé du cynisme, des dépressions et des névroses; le vrai Banarsi vit dans le présent, sans être perturbé par le passé, sans se soucier du futur, en jouissant de la vie au maximum. Il est  né à l'aise avec la conviction que Shiva est aux cieux et que les cieux ne sont rien d'autre que sa ville. Son rire est franc et sa conversation ne souffre pas de scrupules lâches circonstanciels. C'est le simple plaisir de la vie qui donne au Banarsi toute sa vitalité. Un bain dans la rivière, une visite au temple, retrouver des amis et écouter de la musique, voir un spectacle de danse ou manger des mithais, boire du thandai(une preparation de lait froid aux amandes) et par dessus tout le paan. S'il y a une chose qui symbolise l'addiction du Banarsi aux bonnes choses, c'est bien le paan, cette preparation de feuille de bétel avec du suparis(noix d'arec), du chuna(chaux) et, pour ce qui le veulent du tabac à chiquer un paan est un avant goût de la joie de moksha.

 

 

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Scene de la vie quotidienne au bord du Gange

Bénarès.

 

 

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Fabrication de broderies sur sari 

dans les rues de Varanasi.

 

 

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Sari Brodé à Bénarès

Ps: Si un jour vous avez l'occasion de visiter cette ville avec autant de charme, prenez le temps de rester quelques jours. Chaque moment de la journée est diffèrent; chaque jour amène ces surprises; chaque endroit a de la vie. On ne peut pas passer par Bénarès et rester la même personne. D'une manière ou d'une autre vous serez touché au plus profond de vous et vous verrez le monde autrement.

 

 

 

 

25 juillet 2012

L'été de la troupe

 

 

Entre répétitions et prestations divers, nous avons réalisé notre dernière prestation en France lors de l'animation d'une soirée dans un camping au Cap d'Agde, en collaboration avec un groupe de musiciens indiens. Une expérience très formatrice qui nous a donné envie d'aller encore plus de l'avant car elle nous a permis de nous surpasser pour assurer la soirée.  Nous avons également récupéré nos costumes qui sont absolument parfaits. On en profite pour dire un grand merci à notre styliste Anne Lise qui a donné beaucoup de son temps et de son savoir faire pour que nous soyons de véritables princesses indiennes.

Notre été continue en l'Amérique du Sud (en Colombie), où trois de nos membres partiront pendant un mois pour combiner vacances et travail. Nous allons réaliser des prestations Bollywood et danse classique dans un café-bar culturel très connue de la ville de Cali, et nous enchainerons par un stage de Bollywood Dance qui nous fera découvrir de la population locale.

En cours de préparation également un flashmob; unique dans ce genre de danse, puisque les colombiens découvrent à peine la magie du BOLLYWOOD.

Nous en profiterons pour danser sur des rythmes latinos, en prenant des cours de musiques latino, pendant toute la durée de notre séjour.

A notre retour déjà quelques dates pour le mois de septembre; l'aventure continue!

Je vous laisse en compagnie de quelques photos.  Bon été à tous.

With Love,

Lalywood et la troupe Bollywood forever.

 

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10 juillet 2012

Un Dieu avec une tête d'elephant

 

 

GANESH

 

ganesh

 

Dieu ventripotent, gourmand, à tête d'éléphant, son nom signifie littéralement le chef des ganas ou troupe céleste au service de Shiva.  Ganesha est sans contexte le favori des indiens. 

Au même titre que Shiva, il est le dieu du yoga. Il évoque l'unité du macrocosme dansant, faisant apparaître et disparaître l'univers à chaque changement de pied. Cette danse, tout aussi chargé de symboles que celle du Shiva Natarâja, parait toutefois moins élégante.  Il est l'icone d'un paradoxe éclatant. Il nous indique en effet que les plaisirs terrestres n'ont pas à être un obstacle à une profonde spiritualité. Pas plus qu'à une compréhension pénétrante de l'univers qui nous entoure, cet univers qu'il porte dans sont ventre.

Sa monture est le rat, symbole d'astuce et d'omniscience. Il est le "seigneur des obstacles", celui qui les provoque ou les écarte, qui entrave ou donne le succès. De ses nombreuses fonctions, on retiendra qu'il est le dieu de la sagesse, protecteur des lettres et des études.

Il a copié d'une traite le Mahâbhârata, dicté de la bouche du sage Vyâsa. Lors de cette exercice, son crayon s'étant cassé, il se coupa un bout de défense pour s'en faire un nouveau et continua d'écrire le flot de paroles sacrées. C'est pour cela qu'on le représente toujours avec un bout de défense cassé.

Le mythe expliquant sa tête d'elephant est variable. Voici la version la plus frequente: Shiva s'etait éloigné, pour une longue méditation, Pârvatî décide de se faire un enfant toute seule, à partir des sécrétions de sa peau mélangées à de la rosée. Un bon garçon naquit: Ganesha.

Un jour alors qu'elle désire prendre un bain, elle ordonna à Ganesha de garder la porte d'entrée et de ne laisser passer personne. Un jour Shiva réapparut et, furieux de se voir interdire l'entrée par un enfant qu'il ne connaissait pas, lui tranche la tête. Apprenant l'identité de ce corps sans tête, Shiva consola Pârvatî, lui promettant de rendre vie à son fils en remplaçant sa tête par celle du premier être qu'il croiserait. Cet  fut un éléphant. Ganesha fut dès lors ordonné "Gardien du seuil". C'est pour cela qu'il est souvent représenté à l'entrée des temples et des maison hindoues.

On le vénère comme "Seigneur du commencement". On l'invoque au début de toute entreprise pour obtenir son aide. Il est ainsi le patron des marchands et des commerçants, mais aussi de l'ecriture, des activités littéraires et de l'enseignement.

 

Ganesh est désigné sous d’inombrables noms et épithètes qui rappellent l’une ou l’autre de ses caractéristiques physiques, ou encore l’une de ses qualités ou fonctions.

En voici quelques uns: Ganesha, Ganapati, Gopal, Ekadanta....

 

 

23 juin 2012

Le Gange, Le Fleuve Sacrée


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Le Gange à Kashi

(Bénares ou Varanasi)

Le Gange ou Ganga en Hindi, est la plus sainte de toutes les rivières sacrées de l'Inde. Symbole universel de toutes les eaux sanctifiées du monde, vénéré comme une déesse ou une mère divine. Sa pureté rituelle réduit à néant tout ce qui est malfaisant. Un bain dans ses eaux purifie les vivants de leurs péchés et assure au morts leur salut. Le Gange est une manifestation de la Shakti, la puissance du principe féminin. 

Se baigner ou faire ses ablutions dans ses eaux sacrées à différents endroits et à des moments divers confère la grâce au croyant. L'aube est considérée comme le meilleur moment pour se baigner dans ses eaux saintes tandis que les premiers rayons du soleil émergent à l'Est à travers les nuages. En s'immergeant jusqu'au torse, les dévots forment de leurs mains une coupe qu'ils plongent dans les eaux et l'élèvent ensuite au soleil pour la déverser en offrande aux dieux, tout en murmurant au rythme de leur respiration le fameux Gayatri Mantra.

Un bain dans le Gange implique des connotations religieuses et culturelles qui remontent à des siècles. Il purifie les êtres de tous leurs péchés. C'est la mère protectrice qui découle toute réalité et à qui tout retourne pour être purifié. Une fois qu'il a pris son bain dans les eaux sacrées, purifié de toutes impuretés et lavé de tous pèches, le croyant est en union avec le divin. Une seule goutte des eaux du Gange peut sanctifier une rivière ou un océan entier dit la tradition; elle peut purifier un être et le laver de tous les pèches qu'il a accumulés au cours de ses nombreuses vies.

 

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Offrandes dans le Gange, Bénares.

Petite Histoire:

La Gange était à l'origine une rivière céleste. Le roi Bhagirath invoqua Brahma, le pria de permettre au Gange céleste de s'écouler sur terre et persuada ensuite Shiva d'amortir sa chute dans sa chevelure à fin que la planète ne soit pas ébranlée par sa force torrentielle.

Le Gayatri Mantra=

Om Bhur Bhuvah Swah

Tat Savitur Vareniam

Bhargo Devasya Dhimahi

Dhiyo Yo Nah Prachodayat

(Seigneur,nous contemplons ta lumière qui

inonde les trois mondes et nous prions que

ta radiance illumine nos esprits)

 

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Offrende au Gange.

Le Gayatri Mantra est un hymne du Rig-Véda, un des quatre Védas, les livres saints hindous,et leplus ancien de tous les textes religieux du monde. Le Gayatri Mantra aurait été récité pour la   première fois sur les berges du Gange à Kashi (Bénares ou Varanasi) entre le deuxième et le neuvième siècle avant notre ère. Depuis, pendant presque trois millénaires, les mêmes mots et les mêmes gestes ont accueillie chaque matin le soleil levant à Bénares.


La réalité à l'heure actuelle:

Le caractère sacré du fleuve contribue aussi à sa détérioration. Les offrandes continuellement jetées dans les eaux, les festivals où des centaines de milliers de personnes se rassemblent sur les berges sont des sources de pollution, sans oublier des pratiques très particulières  « A Kanpur quand un jeune meurt, il n'est incinéré qu'à moitié et le reste du corps est jeté dans la rivière. Vu la population, cela fait beaucoup de corps... » à Bénares où les crémations des Hindous ont lieu au bord du Gange.

Le résultat de tout cela, résume une étude de la Banque mondiale, c'est que « le Gange est confronté à des pressions extrêmes en termes de pollution » Le professeur Veer Bhadra Mishra, plaide pour le nettoyage du Gange depuis les années 1970. Face à cette situation dramatique, la prise de conscience est lente. Une première tentative de nettoyage du fleuve a bien été lancée en 1985 par le gouvernement indien. Mais son ampleur très limitée - 250 millions de dollars dépensés en vingt ans -n'a pas donné d'impact visible sur la pollution, qui n'a fait que croître pendant cette période. Aujourd'hui, la mobilisation est plus forte avec des campagnes lancées par les spécialistes de l'environnement, les militants écologistes et des groupes religieux attachés au sauvetage de la « Mère Ganga ». L'Etat indien a donné au Gange un statut de « rivière nationale » et a créé en 2009 la National Ganga River Basin Authority (NGRBA), un organisme chargé d'élaborer une approche globale des problèmes du fleuve. Le gouvernement national et les États traversés par le Gange y sont associés, ainsi que la société civile. Objectif : éliminer tout rejet d'eau non traitée dans le Gange d'ici à 2020 ! Ce que les spécialistes les plus polis estiment extrêmement ambitieux... La Banque mondiale fournit un soutien clef avec ses experts et 1 milliard de dollars sur le 1,55 milliard du budget initial (le reste étant apporté par l'Inde). Source Les Echos.fr.


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Berges du Gange a Bénares










13 juin 2012

LES SADHUS ASCÈTES DE L'INDE

 

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L'illusion du monde matériel,ou "maya", est une notion commune aux hindous, aux bouddhistes et aux jaïns. Il y a dans la tradition hindoue les Sadhus, des ascètes qui suivent une voie de pénitence et d'austérité en vue d'atteindre l'illumination. Appuyés sur la croyance que le monde est constitué de la force illusoire de "maya", les sadhus renoncent au monde, rejettent les attachements et la vie dans la société afin d'eliminer les effets des actions passées et de s'en libérer pour entrer dans le monde des la réalité divine.

Les sévères austérités de certains sadhus ne font pas d'eux de fanatiques religieux, car en Inde, le renoncement est considéré dans la tradition comme la quatrième étape de la vie d'un hindou, après avoir élevé une famille.

Des nombreux sadhus imitent le mode de vie mythologique de Shiva, le grand ascète. Ils portent symboliquement le trident et s'appliquent sur le front trois marques de cendre qui représentent le triple aspect de Shiva et sa quête ascétique visant à détruire les trois impuretés "l'egoisme, l'action double de convoitise et maya".

 

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Sadhu assistant a la Ganga puja (priere au bord du gange)

Bénares.

Le petit tambour à deux faces des sadhus représente l'union de Shiva(Dieu Hindou) et de Shakti(énergie dinamique femenine), et en adorant le lingam les sadhus honorent la forme manifestée de Shiva. Les pagnes couleur safran et les vêtements de lin ocrés de nombreux sadhus signifient qu'ils ont été lavés par le sang fertile de Parvati (epouse de Shiva).  Ils sillonnent les routes de l'Inde survivant des aumônes, en échange de leur prédication sur la philosophie de la vie.

Parmis les sadhus les nagas sont les plus proéminents car ils vivent nus et se couvrent seulement de cendres sacrées. Ils laissent pousser leurs cheveux en broussaille, ou jata.

Les sadhus sont reparties en trois principaux akharas (dénominations), fondés par le grand sage Adi Shankara-charya qui établie au VII siècle quatre centres monastiques, aux quatre points cardinaux de l'Inde. Dans ces centres les sadhus apprennent à contrôler leur esprit et leur corps et deviennent des maîtres du yoga. Les marques sur leur front indiquent non seulement la secte à la quelle ils appartiennent, mais aussi leur sous-secte. 

 

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Sadhu face au Gange (le fleuve sacré)

Bénares

Quand un sadhu arrive dans un village le bon hindou maître de maison doit, selon ses moyens, lui accorder une aumône en monnaie, en nourriture ou vêtements. La plupart des sadhus cuisinent eux mêmes leur nourriture. Excepté pour les grandes congrégations comme la Kumba Méla ou la foire de Pushkar, ils restent rarement au même endroit, ils parcourent le pays en long et en large et dorment dans les temples, les ashrams ou sur les champs de crémations.

La cérémonie d'initiation dans l'ordre monastique inclut un rite funéraire que l'adepte doit accomplir pour lui même. Cela montre qu'il a coupé avec son passé et qu'il est entré dans une nouvelle vie. C'est pour quoi les sadhus ne sont pas incinérés après leur mort, mais sont soit enterrés soit immergés dans une rivière. Ils passent en général leurs premières années de renoncement avec leur guru; ils se rasent le crane en signe de renoncement. Une fois qu'ils sont assimilés les techniques du yoga et les concepts spirituels, ils quittent la protection de leur gourou et parcourent les routes et les jungles du pays, ils restent rarement dans un même lieu, car ils croient que se déplacer constamment les aide à garder leur corps et leur esprit éveillés tandis que de rester à un endroit engendre la stagnation.

Une majorité de sadhus fait partie du Juna Akhara, un ordre réputé pour ses extrêmes austérités et les accomplissements yogiques de ses membres. Des actes comme se tenir sur une jambe ou garder le bras en l'air pendant douze ans ont fait la gloire de cet akhara, dont certains maîtres auraient des pouvoirs extraordinaires comme la lévitation, l'invisibilité et le pouvoir de grandir ou rapetisser à volonté.

De nombreux ascètes de cette secte accomplissent des pénitences incroyables, ils peuvent ainsi s'enterrer la tête dans le sol pendant plusieurs jours en attendant la compassion des passants.

Petite expérience personnelle: Croiser le regard d'un sadhu ne laisse pas indifférent. J'ai croisé un sadhu dans les rues de Bénares (Varanasi) qui s'est dirigé tout droit vers moi. Il a touché mon front en prononçant je sais pas exactement quoi. Je lui ai donné mon aumône d'argent, et il m'a transmit en question de quelques secondes une sorte d'énergie et un bien être, aux quelle je pense encore aujourd'hui. Dans ma philosophie de vie j'ai toujours dit qu'on ne croise pas les gens sur notre chemin seulement par hasard. On apprend toujours quelques choses de chaque personne qui fait partie de notre vie. Ce court moment passé avec ce Sadhu m'a donné un sentiment jusque là inconnu et qui restera grave en moi.

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