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Troupe de Danse Indienne Bollywood Forever
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  • Troupe de danse indienne style Bollywood. Passionnées par la culture indienne et la danse de manière générale, nous proposons des stages et prestations pour vos évènements et soirées diverses (anniversaire, mariage, festivals, fêtes de village et bien plus
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9 mai 2012

Les quatre autres comptoirs (2/2)


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Ancienne carte des Indes Françaises


Karikal=

 

             Situé dans le delta de la Cauvery, à 165 km au Sud de Pondichéry, Karikal est une ancienne cité qui faisait partie du royaume Pallava. C'est en 1739 que les Français s'installèrent de façon durable, après l'avoir obtenue du roi de Tanjore, le raja Pratab singh. Mais en 1750, un traité fut conclu avec le roi qui céda alors quatre-vingt-un villages autour de Karikal. En 1754, lors d'un accord avec les Anglais, Karikal revint aux Français, pour être repris deux ans plus tard par les mêmes Anglais! C'est alors que l'impétueux général Lally-Tollendal débarqua à Cuddalore, un petit pont à 40 km au sud de Pondichéry, le pris et le rasa. Il rejoignit ensuite Karikal le 25 juin 1758, qu'il parvint à reprendre. A court de munitions il soutira aux Danois de Tranquebar 20 000 barils de poudre et autres armes, ce qui ne l'empêcha pas de piller maisons et temples des environs, dans l'espoir d'y trouver de l'or. Excédé le raja de Tanjore fit alors appel aux Anglais. Le 28 mars 1760, Karikal fut attaqué par mer et se rendit le 5 avril de la même année.

Aujourd'hui, Karikal est une charmante petite ville qui n'a pas subi, hormis le siège de 1760, les bouleversements de sa grande soeur Pondichéry. Le quartier le plus pittoresque est sans doute celui de la grande mosquée, avec son marché couvert attenant. L'autre pôle d'attraction de la ville est le temple de Ammziyar, situé dans la grande rue de Karikal. Ce temple est dédié à la sainte-seule femme parmi les soixante-trois saints shivaïstes ayant rendu célèbre le nom de Karikal dans tout le pays tamoul. Poétesse mystique, Ammiyar a vécu à Karikal au VIeme siècle et a fini sa vie en ermite.

Jusqu'à des temps récents, les rues de la ville portaient les noms des artisans qui y habitaient: rue des Chaudronniers, rue du Bazar, rue de la Place aux Trois-Puits....Au hasard des rues, on peut admirer les grandes résidences musulmanes et les maisons hindoues traditionnelles, plus discrètes, avec leur double véranda extérieure qui ont pratiquement disparu de Pondichéry et leurs fameux "capte-vent" que l'on voit émerger des toits, sortes de panneaux de bois qui rabattent la brise vers la cour intérieure pour la rafraîchir. En longeant la rive, on rejoint la mer où se dressent un phare solitaire et une maison en ruine.

Chandernagor=

                      Ce nom aux sonorités musicales évoque un lieu profondément romantique, donc voici l'histoire tourmentée. En 1674, un gentilhomme breton, du Plessis, fut envoyé au Bengale par la Compagnie des Indes orientales pour acheter un terrain au sud de la ville d'Hougly, près de Calcutta, sur les bords du Gange. Il obtint du nabab (gouverneur) les documents nécessaires à l'installation de la clôture et d'un fossé: c'est la fondation de Chandernagor!

En 1757 les Anglais s'emparérent de Chandernagor, défendu alors par Renault de Saint-Germain. Les Français furent dispersés . En 1763, le traité de Paris restitua à la France les comptoirs d'Inde, mais en 1778, les Anglais occupèrent une nouvelle fois Chandernagor. Ce n'est qu'en 1785 qu'ils restituèrent ce comptoir, lieu privilégié pour le commerce.

Pour finir, les Anglais s'emparèrent pour la troisième et dernière fois de Chandernagor en 1793; ils nommèrent Richard Birch gouverneur de la place. En 1802 le traité d'Amiens restitua Chandernagor à la France, mais à peine fut-il connu en Inde que les hostilités reprirent entre Français et Anglais. Pour résumer Chandernagor fut déclaré ville libre en 1947, avant les autres comptoirs français. En 1949, lors d'un référendum, la population se prononça à une écrasante majorité pour le rattachement de la ville à l'union indienne. Aujourd'hui, il ne reste que très peu de vestiges de la grandeur et de la decadence de la période coloniale. Le Chandannagar Museum conserve quelques souvenirs de la présence française.

Mahé=

         L'histoire de Mahé commença en 1721, lorsque André Mollandin, le représentant de la Compagnie française des Indes orientales, y débarqua. Le 2 avril de cette même année, Mollandin et le raja Vazhunnavar de badagara conclurent un accord permettant aux Français d'établir un comptoir, en fait un entrepôt à l'embouchure du fleuve. Un fort y fut construit en 1724. Mais en 1725, les Anglais persuadèrent le raja d'expulser les Français hors de Mayyali. Les rapports entre le raja et les Français se dégradèrent jusqu'à ce qu'un conflit éclatât. Les Français se replièrent sur Calicut, mais en décembre, ils reprirent le comptoir. Après l'indépendance indienne de 1947, comme les autres comptoirs, Mahé resta sous juridiction française avant de rejoindre finalement l'Union indienne le 13 juin 1954.

Malheureusement, il est à Mahé encore moins de traces de la présence française qu'à Chandernagor. La rue principale, que traverse la Nationale, n'est qu'une succession de quincailleries et de bars, l'alcool étant moins cher dans les territoires dépendant de Pondichéry, en raison de faibles taxes. Un seul bâtiment  français, au bord du fleuve, semble donner une idée de la splendeur de Mahé. Il faut absolument lire le roman de Maniyambath Mukundan: Sur les rives du fleuve Mahé.

Yanaon=

           En 1731, un firman de Haji Hassan Khan, un nabab (gouverneur) de Masulipatam, autorisa le représentant fançais Fouquet, alors directeur de la Compagnie des Indes orientales à machilipatnam, à établir une "loge" à Yanam pour le commerce français. Mais la véritable histoire de Yanaon troisième colonie française établie en Inde ne commença qu'en 1750, lorsque cette région fut offerte au marquis de Bussy, général français, par le roi Rama Raju de Vizianagaram, en reconnaissance de l'aide apporté par le général dans le combat contre le nizam (dirigeants) d'une ville voisine.  Entre 1778 et 1783, le territoire de Pondichéry était sous l'occupation britannique; Yanaon tomba également. Le troisième comptoir ne sera rendu à la France qu'en 1785 et c'est Pierre Sonnerant célèbre pour avoir écrit le Voyage aux Indes orientales et la Chine, qui en prendra possession. Par la suite, Yananon tombera encore deux fois aux mains des Anglais. Après les guerres napoléoniennes, le traité de Paris (1814) restitua finalement Yanaon aux Français le 25 septembre 1816. Elle le restera jusqu'au 13 juin 1954 date dans laquelle le comptoir rejoignit la République de l'Inde. 

Aujourd'hui Yanaon est à la fois une ville et un Etat, administré par le gouvernement d'Union de Pondichéry.

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Billets, monnaies des colonies Françaises

dans les comptoirs Français de l'Inde

 

Franco –indiens

Côté culture Pondichéry est fière de son école française d’Extrême-Orient, de sa bibliothèque Romain Rolland et de son alliance française. C’est une des rares dans le monde à enseigner le français à des citoyens français. A Pondichéry ils sont plus de 10 000, à avoir opté pour la nationalité française. Parmi eux il reste encore quelques fonctionnaires retraités et des militaires de petits grades. Avec leurs pensions ils vivent ici une existence de Nabab(gouverneur). 

En ville et dans les beaux jardins du  Government Place, on rencontre, encore, des franco- indiens qui parlent notre langue, bien volontiers. Vous trouverez ici des Manet, Dumas Saint Martin, Lecoq,  Delarue, Gervais…


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Texte: Les Français en Inde, François Gautier.

Je vous partage le bande annonce d'un telefilm français,qui raconte plutôt bien l'histoire de notre passage par cette chère Inde.


RANI - bande-annonce

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